Vous n’êtes pas médecin. Pourtant, vous avez posé le diagnostic. Vous souffrez d’un triple syndrome. Le syndrome de la page blanche, de la page noire et de la page rouge. Aoutch ! Alors, rédiger un texte, pour vous, c’est un défi. Vous êtes confrontés à trois grands obstacles : le manque d’inspiration, le débordement d’informations et l’excès de fautes de français. Le blanc, le noir, le rouge. Pas de panique, cette affection n’est pas incurable. Le traitement : quelques astuces ciblées pour retrouver du plaisir dans l’écriture. 👇

Le syndrome de la page blanche

Le curseur noir clignotant sur le néant blanc du A4 vous donne la nausée. Mais alors, si c’est une maladie : y a-t-il un remède ? Une pilule magique à avaler ? Et hop ! les doigts qui s’envolent sur le clavier. Tel Jim Carrey dans Bruce tout-puissant :

Homme tapant frénétiquement sur les touches de son clavier d'ordinateur.

Pour que la suite coule de source, il faut une impulsion. L’idée : arrêtez de fixer le curseur clignotant. Ne restez pas immobile, c’est pire que tout. Mettez-vous en mode « pilote automatique ». Tapez des mots. Les premiers qui vous viennent. C’est n’importe quoi ? On s’en fiche. Videz-vous la tête. Laissez vos doigts vous guider. Ne vous censurez pas. Je le répète : la pertinence de vos propos n’a pas (encore) d’importance. On s’en moque bien, si ça n’a ni queue ni tête. Le plus dur, c’est de commencer. Et, ô surprise, là, vous l’avez fait. Plus tard, vous passerez au tri, vous élaguerez, vous peaufinerez. Mais pas tout de suite ! L’action première consiste à mettre les mains dans le cambouis. Point. Ensuite, vous vous relirez. À ce moment-là, et seulement à ce moment-là, vous tirerez sur différents fils de vos idées.

Le syndrome de la page noire

« Euh, c’est bien gentil Lucile, mais c’est quoi, ça ? » 🙄Je veux parler de la page noircie à outrance. Celle qui veut tout dire pour finalement ne rien dire. Car, oui, trop d’informations tuent l’information. Votre texte est (beaucoup) trop long ? Taillez dans le gras. Pas de « Oui, mais ça… » Osez effacer ! Si vous n’allez pas à l’essentiel, vous risquez gros. Vous risquez de perdre l’attention de votre lecteur. Or, il se peut que votre écrit comporte des enjeux de grande importance. Alors, pas de panique. On n’hyperventile pas. Petite astuce pour vous tranquilliser l’esprit : commencez par faire un copier-coller du texte à élaguer.

Homme coupant une bûche de bois à l'aide d'une hache.

Puis, allez-y, écrémez, en conservant les idées principales. Pour le reste, prenez une hache : adieu adverbes superflus et adjectifs ronflants ! Pour chaque donnée, demandez-vous : « apporte-t-elle quelque chose ? » Quant aux phrases à rallonge : retirez leur rallonge ! Segmentez-les pour éviter les longueurs. Vous avez exprimé deux fois sensiblement la même idée ? Supprimez-en une, ou condensez.

Le syndrome de la page rouge

« Non, mais qu’est-ce qu’elle invente encore celle-là ?! » 🤔 Attendez, avant de me jeter la pierre ! Pour que l’image soit parlante, souvenez-vous (du vase de Soissons) du stylo rouge de vos maîtresses d’école et autres professeurs… Souvenez-vous, aussi, des petites vagues rouges du correcteur orthographique de votre logiciel de traitement de texte. *Délicieux souvenirs.* Vous me suivez ? Une page rouge = une page truffée de fautes. Voilà. Votre texte est justement couvert de ces taches de varicelle. Là, votre cœur fait un plongeon : cette couleur vous file la chair de poule. Les coquilles, passe encore. Les « suievr » au lieu de « suivre », les « comment » transformés en « cmoment » : un clic droit et pouf ! Magique.

Harry Potter s'exerçant à jeter un sort avec sa baguette, un livre sous les yeux.

Alors que les fautes de français et autres accords mal accordés… aïe (Pépito !) ! Comment s’y prendre ? Deux options. Soit, vous avez le temps de demander à l’ami Google « s’est arrêtée ou s’est arrêté », « censé ou sensé », etc. Ne mentez pas. On le fait tous. Mais si vous en avez un paquet, Cendrillon se sera déjà transformée dix fois en citrouille avant que votre texte ne contienne plus de fautes. Soit, vous choisissez de remettre votre texte entre les mains d’un relecteur/d’une relectrice. Il/elle se chargera de neutraliser toute trace de vous-savez-quelle-couleur. Vous pouvez également parcourir l’excellent Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, vous procurer l’épatant logiciel Antidote, ou parcourir le richissime forum du Projet Voltaire.

Vous l’aurez compris : syndrome de la page blanche, noire ou rouge, aucun n’est insurmontable. En deux mots : d’abord, noircissez, ensuite, élaguez, et enfin, peaufinez. (Oui, ça fait plus que deux mots.) Souvenez-vous bien : le plus dur, c’est de commencer. Une fois les mains dans le cambouis, ça ira tout seul. Bonus : si vous voulez gagner du temps lors de l’étape d’après : gardez ces 7 conseils de rédaction sous le coude. Enfin, pour vous aider à avoir une relecture efficace, référez-vous à cet article. Il vous guidera sur la mise en application de cette dernière démarche de rédaction.

À vos claviers ! Mais, si vos symptômes persistent, vous pouvez toujours me faire signe (ou l.cottereau@laplumedelucile.fr). Je me ferai un plaisir de vous accompagner pour produire un texte aux petits oignons. 👩‍🍳

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