Vous tapez le point final. Votre texte est prêt. Enfin ! Vous êtes dessus depuis plusieurs heures (jours ?). Vous décidez de vous accorder une pause, bien méritée. Les idées fraîches (et caféinées), vous relisez votre texte. Pour la bonne conscience. Mais là, c’est le drame. La déconfiture. C’est imbuvable. Votre écrit est lourd et ennuyeux. La preuve : vous bâillez pour la troisième fois. Stop. Arrêtez tout ! Reprenez à zéro. Faites différemment. Pour éviter d’autres mésaventures, voici 7 conseils de rédaction pour un écrit vivant et percutant.
- Diversifier le vocabulaire. Utilisez des synonymes. Souvenez-vous des sages (?) paroles de Nexusis dans Mission Cléopâtre : « Mais ça f’sait deux fois ‘chacals’. » Votre nouveau meilleur ami : le Crisco (à retrouver ici : https://crisco4.unicaen.fr/des/, ou dans l’excellentissime CNRTL : https://www.cnrtl.fr/synonymie/). L’expression must-open devrait exister pour eux. À ouvrir absolument, dès le début de votre rédaction.
- Varier la longueur des phrases. Pensez au rythme de lecture. Silencieuse ou à voix haute : même combat. Alternez phrases longues et phrases courtes. Pour un texte digeste, limitez-vous à une information par phrase. Comme si vous étiez devant un buffet à volonté. N’ayez pas les yeux plus gros que le ventre. Picorez. Faites des allers-retours. Ne surchargez pas votre assiette.
- Faire des paragraphes. Créez des pauses. Elles sont utiles à la digestion (on reste dans le thème !). Une lecture aérée, structurée visuellement, est plus attractive qu’un bloc compact. Pensez : tiroirs. Mieux c’est rangé, mieux on s’y retrouve. Mettriez-vous tous vos vêtements pêle-mêle dans un seul contenant ? (Mon côté maniaque a pris la main sur mon clavier, je n’ai rien pu faire.)
- Jouer avec la ponctuation. Elle existe. Elle est riche, non ? Alors, utilisez-la (sans en abuser, comme le buffet !). La ponctuation aussi rythme et structure votre texte. Elle en améliore la lisibilité. Voyez plutôt : « Cette phrase sans ponctuation que vous êtes en train de lire est assez lourde vous la lisez comme si vous étiez en apnée et c’est assez désagréable n’est-ce pas hein bon comment ça j’en fais beaucoup ? »
- Écrire à la voix active. Qui dit « active » dit « dynamique ». Elle rend votre texte plus vivant. Pourquoi ? Parce que le sujet fait l’action. Il ne la subit pas. Un exemple vaut mieux qu’un long discours : « La pomme a été croquée par Blanche-Neige… » (voix passive) « Blanche-Neige croque dans la pomme… » (voix active) (Un point pour Gryffondor – euh, pour la lisibilité, pardon.)
- Limiter les pronoms relatifs. Quésaco déjà ? Ce sont : qui, que, quoi, dont, où, lequel, duquel, auquel. Ils sont utiles, mais à utiliser avec parcimonie. Leurs risques : créer des ambiguïtés, compliquer la syntaxe, provoquer des problèmes d’accord. Voyez plutôt : « Je te disais que c’est la maman de l’enfant dont je t’ai parlé, qui a donné un jeu au petit, lequel a échangé ce jeu contre une carte, laquelle est issue du même jeu que celle qu’il a perdue. » Un fouillis lourd et indigeste. (Oui, j’exagère un chouïa. Mais, vous voyez l’idée ?)
- Éviter les périphrases. Synonyme : circonlocutions. (Pour briller au prochain repas de famille.) Traduction : on tourne autour du pot. L’utilité du détour ? Contourner un terme précis, ou pallier son inexistence. Résultat : un style lourd, un vocabulaire peu précis. Moralité : très utiles au Time’s Up. Peu recommandées à l’écrit.
Vous revoilà à votre point final. Ouf ! Cette fois, c’est dans la boîte. Vous avez appliqué ces 7 conseils de rédaction. Votre texte a une autre allure. Vous le faites relire à vos collègues/amis/parents. (D’ailleurs, petite parenthèse : la relecture est une étape à ne pas négliger. Mais ça, c’est une autre histoire !) Félicitations. Vous avez un texte vivant et percutant. Preuve en est : votre interlocuteur n’a pas bâillé une seule fois en le lisant. (Hip hip hip, hourra !) Petit carré de chocolat pour fêter ça ? Vous le méritez.
Conseil bonus : si vous avez la flemme de reprendre vous-même cet écrit, confiez-le-moi. Je me ferai une joie de vous concocter un texte aux petits oignons. (Okay, après le chocolat, c’est raide comme transition.)
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